Comment t’est venue la magnifique inspiration dont tu fais preuve au cœur de tes œuvres ? Quelques mots pour illustrer ton parcours…

Pendant longtemps, j’ai peint ce que les autres attendaient de moi ! Aujourd'hui, je peins ce que je suis! Quitte à ne plus être dans le moule, je préfère que ma peinture dérange et questionne !

J'aime le côté glamour et débridé des marquises, donc, à travers elles, je peins mes ressentis.

L’archétype féminin se distingue avant tout au sein de tes toiles, sous le trait de tes "marquises contemporaines" nimbées de beau parfum gothique. Est- ce pour toi un profond désir militant de rendre justice aux femmes ? Ou plutôt la beauté inspiratrice qu’elles t’évoquent ?

Le côté "rendre justice aux femmes" est inhérent dans mes toiles comme il l'est dans mon parler de tous les jours. Et je ne le cache pas, le corps des femmes a toujours été pour moi une source d'inspiration. Tout part de la femme. Un vrai puit de mystère !

Je pars du principe qu'une femme qui s'affirme est complète, et, si elle est, elle sera toujours belle.

Pas de femme victime, ou jamais bien longtemps, juste des femmes qui se font respecter, quelle que soit leur technique !

Et bien sûr, ce parfum gothique, parce que l'obscur me séduit tout autant que la lumière, si ce n'est plus.

Tu t’es inspirée avec finesse de la comtesse hongroise Erszebet Bathory dont la sombre légende te passionne depuis longtemps. Une question délirante me brûle les lèvres… Si son fantôme t’apparaissait lors d’un de tes rêves, qu’aimerais-tu qu’il te souffle ?

Je me dis qu'elle devait se sentir bien seule pour en arriver là où elle en est arrivée ! Mais si je devais la rencontrer en rêve, j'aimerais qu'elle me dise à quoi elle pensait dans son bain de souffrance. Je suis persuadée que sa quête pour la beauté éternelle cachait un mal bien plus profond ! La peur de l'abandon, par exemple.

Lors des expositions articulées autour de tes œuvres picturales, quelles sont les remarques, les éloges recueillis le plus souvent ?

Tout dépend de l'endroit où je les expose. Mais en général, les personnes sont interloquées, fascinées. Certaines sont dérangées. Mais ça ne laisse jamais indifférent, c'est justement mon but.

Chacun y voit son message caché. Mes toiles racontent une histoire, et chacun s'y retrouve finalement !  Mais en dépit de tout, ça plait, autant aux hommes qu’aux femmes et tout milieu confondu ! Comme quoi, les gens sont moins "coincés" qu'on ne le pense !

Quel est ton rêve d’artiste le plus puissant, non encore réalisé sur cette bonne vieille terre ?

Les artistes sont toujours bourrés de rêves un peu fous ! J'en ai un, relativement abordable : vivre de ma peinture et illustrer des livres.

Et dans les plus fous, devenir tatoueuse.

Et quels sont les thèmes qui méritent pour toi d’être un jour à l’honneur, sous l’écarlate feu de ton pinceau ?

La justice, l'amour, la colère... Les sentiments humains sont pour moi primordiaux. La société nous oblige à museler nos sentiments ! Je le refuse catégoriquement ! Donc, pour moi, les thèmes qui doivent être mis en valeur sont les sentiment humains quels qu'ils soient... Même les moins beaux.

Dans quelles circonstances particulières aimes-tu le plus peindre ?

En général, la nuit, avec une musique d'ambiance. Et seule. Je suis plus relax.

Et quand il fait nuit, j'arrive à mieux m'entendre. Une toile peut m'hypnotiser pendant des heures entières, sans boire ni manger ! Je peins très vite, n'aimant pas les choses qui traînent en général.

Ton style pictural est définit comme hyperréaliste - terme français équivalent aux termes américains Photorealism et Superrealism (source hyperrealism.net). Un style très en vogue semble-t-il dans les années 60 et 70. Voici une définition de ce mouvement toujours extraite du site http://www.hyperrealism.net/panorama.htm où j’ai découvert des toiles ahurissantes de beauté…

C'est une belle définition, mais il y en a tellement de différentes.

Je n'ai, ceci dit, pas la prétention de croire que mes toiles sont parfaites au point de les confondre avec une photo ! Je n'en suis pas là. Mais le côté peindre des images d'une société moderne me va bien.

Je peins des marquises d'un autre temps dans une société moderne et au plus près de la réalité, tout comme les détails, les ombres... Mais je n'utilise que très rarement le mot "hyperréalisme"car je désire, avant tout, peindre mon ressenti sans pour autant y coller une étiquette. Etant autodidacte, je n'ai pas eu de prof pour m'expliquer : ceci est de l'abstrait… Je n'impose rien.

Mais beaucoup l'on vu comme de l'"hyperréalisme".

L'être humain a besoin de mettre un mot sur tout. Moi je parle avec mon pinceau !

Quels sont les peintres de ce mouvement, ou d’un autre d’ailleurs, que tu admires le plus depuis que tu as saisis ton pinceau ? Perso, et à part l’incroyable Virginie Bathory, j’accroche bien aussi avec l’art de Franck Bauer ou encore celui d’Hilo Chen  que je viens juste de découvrir via ce site et qui réalisent des nus sublimes !

Dans ce style là, j'ai toujours été fascinée par les pin-up d'Olivia de Berardinis qui, pour moi, est le summum de la perfection et de la féminité.

Et as-tu un mentor pictural parmi la foule de talents planétaires ?

Oui, un ami artiste, Raphaël L. L.

Un touche à tout… Dessin, chanson…

Il a cru en moi, bien avant que j'ose toucher un pinceau... Je dessinais au crayon à cette époque là !

Il m'a toujours boostée, quitte à se mettre en colère ! "Mets des couleurs" disait-il souvent.

Dix ans plus tard, il a su me souffler au bon moment :"Peins ce que tu aimes, quitte à ne pas plaire à tout le monde."

J'ai gardé en tête une scène, il y a très longtemps… Je me promenais dans un parc animalier avec lui et nous avions croisés des jeunes de l'école des beaux-arts qui dessinaient, assis dans l'herbe, en face des éléphants... Raphaël s'est penché sur toutes les feuilles, mais un seul avait retenu son attention et il l'a félicité. L'unique personne qui dessinait autre chose qu'un éléphant ! C'était un électron libre ! Et finalement, j'ai compris qu'on ne pouvait être unique qu’en étant soi-même. Ce cher Raphaël m'a beaucoup apprit sans le savoir....

Aujourd'hui, je suis à chaque fois très "fière" de l'inviter à mes vernissages et il prend toujours le temps de réaliser mes flyers !

Quel est le message philosophique de Virginie Bathory au monde - il peut évoquer sa vision de celui-ci, ou bien de la vie… ?

Comme je le disais, dans mes toiles, chacun y voit son message caché, son histoire secrète. La solitude, la vengeance, la séduction…

Je suis relativement révoltée en règle général par ce que je vois et entend dans ce monde. On me dit parfois que mes toiles sont torturées... Mais, comment pourrait-il en être autrement ? Je ne supporte pas l'injustice, le machisme, la vulgarité, l'abus de pouvoir... J'ai toujours eu la "gueule" ouverte pour exprimer mon mécontentement, même si ça me joue des tours au travail ! Mais je sais aussi dire quand ça me plait ! Mon message sans prétention au monde : ne pas avoir peur d'exprimer son opinion. Se taire c'est cautionner une idée qui n'est pas la notre !

Et voici, pour terminer cet entretien haut en couleurs, ton petit topo numérologique cadeau.

Ton pseudo, Virginie Bathory, vibre selon la puissante énergie du sous-nombre 11 qui te confère, à l’évidence, un potentiel magnétique extraordinaire ma chère ! Cette essence numérologique demeure de plus d’une créativité illimitée et teinte ton tempérament d’une bonne dose idéaliste, toujours en quête de perfection. A noter que ce sous-nombre 11 est parfait pour une âme d’artiste douée de charme indéniable et possédant, de plus, de puissantes capacités psychiques, voire même, parapsychiques (dons de visionnaire et attrait pour l’ésotérisme). La recherche de l’équilibre est innée chez toi et malgré certaines angoisses existentielles qui laissent planer leurs ombres, il se pourrait bien que ton talent soit enfin reconnu à sa juste valeur.

Ton nombre de réalisation met en avant ton idéal profond, ainsi qu’un projet secrètement enfoui au cœur de tes "limbes psychiques", et montre comment le monde perçoit Virginie Bathory, notamment lorsqu’il ne la connaît pas encore suffisamment.

Alors ici, c’est le nombre individualiste 1 qui t’apporte son aura audacieuse qui a envie de voir son étoile briller un jour dans le firmament artistique ! Ce nombre fonceur te confère, sans aucun doute, des capacités réalisatrices solides et tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour les accomplir, telle une jolie guerrière armée de son pinceau magique !

L’originalité teintera toujours tes œuvres, avec le nombre 1, il ne pourrait en être autrement de toute façon. Virginie Bathory apparaît donc comme une novatrice déterminée à faire reconnaître son talent et encore une fois, y parviendra très certainement ! C’est tout ce que je lui souhaite et de tout cœur…

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Merci à toi, Chère NaT, pour ce petit topo numérologique très proche de la réalité… Incroyable !

Et merci  pour ce riche entretien…

Virginie Bathory

................................Propos recueillis par natalym

natalym.over-blog.com/pages/La_Bio_du_Scribe-1167751.html

                                                                        xxx

                                                                         2007                                       

                                             INTERVIEW DONNEE PAR M. FAIVRE
                                                       (Cadre supèrieur d'HEH)   

                                            Parue dans le journal des hospices civils